Avec un prénom comme le sien, Scarlette aurait pu être une star de cinéma. Pourtant, ce n’est pas dans les films de Woody Allen qu’elle s’illustre mais en pleine mer au large des côtes Bretonnes. Le rôle de sa vie ? Vivre de sa passion et être l’unique femme marin-pêcheur du Guilvinec, le premier port français de pêche artisanale. C’est un personnage détonnant et passionnant. Sa vie pourrait être portée sur grand écran ! Une histoire hors du commun qu’elle partage lors d’un cours de cuisine bretonne à base de poissons pêchés le matin ou d’un atelier de cuisine des algues en Bretagne. Scarlette, c’est notre star du mois ! Rencontre avec cette femme d’exception que nous pourrions écouter pendant des heures.
Qui êtes-vous ?
Je suis Scarlette, marin pêcheur et algoculteur. Je pêche, je récolte et transforme les algues alimentaires pour réaliser des produits à base d’algues comestibles. Et ça, depuis près de 30 ans !
Ma journée commence vers quatre heures du matin. Je pars en mer tôt pour ensuite vendre les poissons que j’ai pêchés sur les marchés.
Mon terrain de jeu ? Je suis au bout de la terre ! Là où tout commence ou là où tout se termine. Eternelle optimiste, c’est bien évidemment pour moi là où tout commence. Je suis à la pointe du Finistère sud, au Guilvinec. C’est ici qu’on respire l’air le plus pur d’Europe !
Mon âge ? J’ai plus d’âge que de raison (rires) ! Je suis née sur la Pointe de la Torche d’un papa breton et d’une maman vendéenne. C’est mon père qui m’a transmis la passion de la mer. Au départ, les femmes n’étaient pas autorisées à pêcher au large alors j’ai exercé d’autres métiers. J’ai dû attendre l’âge de 28 ans pour me jeter à l’eau ! Aujourd’hui, je suis la seule femme marin pêcheur du coin. Il y en a eu d’autres mais elles se sont arrêtées. C’est un métier très physique.
Pourquoi je continue ? C’est la passion ! Je pense aussi avoir un caractère bien trempé et une force mentale hors du commun. Je pars en mer seule depuis 1983 !
Qu’est-ce que vous aimez le plus dans votre métier ?
J’ai le plaisir d’être sur l’eau et de voir le lever et le coucher du soleil tous les jours. La pêche, c’est à chaque fois une nouvelle surprise mais c’est aussi des rencontres quand je vends mes produits sur les marchés. Puis après, je donne des cours de cuisine pour apprendre à connaître et recycler les algues ou cuisiner le poisson que je pêche. Je n’arrête jamais. C’est fabuleux !
Présentez-nous votre cours de cuisine bretonne et votre atelier de cuisine des algues ?
Je propose trois activités insolites différentes :
– un atelier d’initiation d’une heure pour découvrir les algues en les goûtant.
– un véritable atelier de cuisine des algues pour découvrir les bienfaits de l’algue alimentaire de l’entrée au dessert.
– un cours de cuisine avec les poissons de la pêche du jour. Nous cuisinons ensemble trois poissons différents que nous dégustons ensuite. C’est l’occasion pour moi de parler de mon métier, de ses aléas et de ses anecdotes aussi. Chaque poisson a une histoire ! Le tout dans une ambiance conviviale avec toujours la mise en avant de produits de saison. Une cuisine simple de tous les jours.
Êtes-vous à la recherche d’une expérience authentique lors de vos voyages en France ?
Les personnes passionnées s’attirent entre elles ! Je rencontre de nombreuses personnes dans le même cas que moi, animées par la passion de leur métier. Tout au long de ma vie, je me suis enrichie de ces nombreuses rencontres. Je suis autodidacte. De mon côté, j’aime mettre en valeur mon métier, l’endroit d’où je viens et les gens qui m’entourent. Je l’ai toujours fait avec mon coeur.
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